Et voilà une seconde d’inattention et un raccord lâche inondant le chai de vin
Catégorie : Vin
Et le raisin devint vin !!!!
En images, la transformation du raisin au cours de la vinification, progressivement les composés de la peaux passe dans le jus.
Que fais-je là à la minute ?
L’autre soir, Guillaume qui veillait tard devant son ordinateur, et avec qui je discutais sur MSN, m’a demandé « Mais qu’est-ce que tu fais là à la minute ? ». Cela fait pourtant 13 ans que nous nous connaissons et il est comme mon frère, pourtant le mystère persiste sur toutes les formules magiques, les incantations et les danses du chai que je peux faire pour transformer le raisin en vin.
Point de formule magique ni incantations, mais une bien curieuse danse du chai.
Du matin au soir et du soir au matin, de vais de cuve en cuve, refroidissant certaines qui sont en macération pré-fermentaire, chauffant d’autre pour lesquelles je veux commencer la fermentation alcoolique, et travaillant à extraire le bon contenu des peaux de raisin pour le transférer dans le jus en fermentation pour celles qui sont déjà démarrées.
Le tout en enregistrant absolument toutes les opérations effectuées.
Je vais donc de cuve en cuve faire un remontage, un délestage, et ainsi de suite une fois arrivé à l’autre bout du chai, je retourne au début et recommence, car chaque cuve a droit à au moins 5 remontages par jour. Je vais donc de cuve en cuve monte en haut de l’une et re descend de l’autre et recommence encore et encore.
Surveillant ma pompe à chaleur et mes 5 pompes, vérifiant qu’aucune baille ne déborde, que les pompes ne se bouchent, que les cuves ne débordent pas et lavant encore et toujours le chai et tout le matériel.. C’est donc à cela que je passe 15 à 18 heures par jour durant ce mystérieux processus de vinification.
Voilà vous savez tout ! Ou presque car je me garde certains secrets de fabrications, il ne faudrait pas que vous arriviez à faire du vin aussi bien que moi sinon vous ne m’en achèteriez plus 😉
Main de vigneron
Tordons le cou à la légende
Il existe une légende sur les vendanges qui seraient une fête. Je suis au regret de devoir tordre le cou à cette dernière. En réalité, à l’approche des vendanges et durant celles ci, , et selon les condition climatiques, nous pouvons voir notre récolte diluée et perdre plus de 50 % du raisin. En effet si la pluie, l’humidité et la chaleur unissent leur forces, le raisins va d’abord se diluer, puis gonfler, éclater et finalement pourrir. Ce processus peut être très rapide et il est ainsi possible de perdre jusqu’à 30% de la récolte en seulement 24 heures, je vous laisse donc imaginer l’état de tension du vigneron !.
D’autre part, la charge de travail durant les vendanges est énorme, il faut réceptionner la vendanges au chai, mais aussi vinifier la récolte encuvée les jours précédents, et plus ca va plus il y en a ! Le matériel est lui aussi soumis à rude épreuve et c’est quotidiennement que nous devons faire face à des pannes plus ou moins graves. Tout ceci n’est pas non plus pour détendre le vigneron.
Mais rassurez vous une fois toute la récolte sauvée, et même si il reste encore à vinifier tout ce magnifique raisin, c’est à ce moment que le vignerons est heureux. Et nous ne gâchons bien entendu pas le plaisir de vendangeurs, qui très souvent ne se doutent pas de ce niveau de stress, ni de la charge de travail. Ce fut donc mardi soir, dernier jour des vendanges que j’ai offert le dîner traditionnel aux vendangeurs, durant lequel nous avons bien mangé, bien rit et arrosé le tout d’un peu de Hourbanon !
Hourbanon une histoire de famille
J’ai repris cette exploitation après mes parents, et aujourd’hui les enfants des vendangeurs de l’époque de mes parents viennent vendanger à Hourbanon !
La fidélité jusqu’au bout ! Car en effet les enfants des clients de mes parents sont devenus mes clients !
Hourbanon, c’est vraiment une histoire de famille, de fidélité et de traditions. Hourbanon de père en fils à tous les étages 😉
Il en reste !!!!
Il en reste encore, on continue !
Avouez que du beau et bon raisin comme ça ce serait dommage de pas le récolter !
Courbe de fermentation
Pour ceux que cela intéresse voici une courbe de fermantation.
Cette courbe montre l’évolution de la température qui augmente lors de la fermentation et la baisse de la densité puisque les levures transforment le sucre en éthanol plus léger, la densité baisse donc. La totalité des sucres sera transformée à une densité d’environ 995.
Suivez donc la courbe de vette cuve que je publierai de nouveau un peu plus tard



























