Traffic de raisin :-(

Je vais encore me faire des ennemis ! Mais qu’importe, ces gens dont je vais parler ne méritent aucune considération.

La fin des vendanges approche, et certains vignerons ont trop de raisin.Ils ont déjà rempli leur chai avec ce qui est autorisé de produire et il reste du raisin sur pied. La loi es claire, le surproduction au delà des quotas doit être récoltée, vinifiée et envoyée à distiller dans une distillerie d’état. Mais certains petits malins essayent de vendre leur surproduction à des collègues, comme moi, qui n’atteignent jamais les quotas.
Il peut arriver que l’on ne maîtrise pas totalement les rendements, mère nature nous joue parfois de sales tours (gel, grêle …), mais à d’autres moments elle donne plus que prévu. D’un autre coté, des vignerons surproduisent systématiquement !

Soit, un vignerons se retrouve avec un peu trop de raisin et il préfère en faire profiter un collègue plutôt que de se donner de la peine pour donner ce surplus à l’état, car il s’agit bien de le donner  ! Là dessus je n’ai rien à redire. Qu’il demande à ce collègue de payer les frais de ramassage (mécanique ou manuel) car il est difficile d’aller vendanger discrètement chez un voisin alors que une remorque qui se balade est plus discrète, rien de plus normal. Mais en plus de cela vendre le raisin produit illégalement au noir à 1 € le kilo, passez moi l’expression mais c’est se foutre de la gueule du monde. Cette vendange « hors la loi  » devrait être donnée, mais la mentalité humaine n’est pas ainsi. Et à ce prix là autant aller acheter du raisin au supermarché que chez des gens aussi cupides !

Attention, la vente de raisin entre vignerons n’est pas toujours illégale, mais je reviendrai sur ce sujet un peu plus tard.
Je vous laisse méditer sur ce type de comportements, et ce sujet très très tabou dans le milieu.

Bordeaux ou Porto ?

Après avoir fait les analyses de tous les merlots pour déterminer l’ordre de ramassage de chaque parcelle, on se demande si on va continuer longtemps à faire des vins de Bordeaux ou s’orienter vers des vins plus alcoolisés avec des sucres comme le Porto.
En effet, la majorité des parcelles de merlot ont une richesse en sucres permettant d’estimer le « degré » potentiel entre 14,5 et 15 à ce jour. Avouez que pour la région de Bordeaux habituée à des « degrés » moyens compris selon les années entre 11,5 et 13, nous commençons à voir le style général de nos vins changer. Je ne porte aucun jugement, en dehors de mon plaisir de faire des vins toujours meilleurs, sur ce changement puisqu’imposé par les condition météo et une amélioration de nos pratiques culturales. Nous avions eu 2003 très chaud, 2005 et 2009 hyper riches et concentrés, le style de millésimes que l’on ne voit qu’une fois dans toute une carrière. Eh bien 2010 s’annonce dans le même registre.

Suivez les vendanges au quotidien dès la semaine prochaine : des photos, des vidéos et beaucoup d’infos.